PERSAUDARAAN SETIA HATI

La vie de Eyang Suro Fondateur du Persaudaraan setia hati

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Kingabehi soerodiwirjo né en l’année 1869 dans le village de gresik dans la province de java est (jawa timur), selon le calendrier indonésien un sabtu pahing
Son père « Mas ngabehi soeromihardjo » était un noble, le bupat (récent) de la ville de gresik, province de java est. Il fut pendant un certain temps infirmier et vaccinateur contre la variole dans la ville de lamongan, java est.

Il avait 5 fils : ki ngabehi soerodiwirjo (eyang suro), noto (alias goenari), adi soeradi, wongsohardjo et kartodiwirdjo.

Son père avait deux frères, un nommé Mas ngabehi soeromiprodjo qui était wedomo (chef de district) dans le village de xonokromo près de Surabaya. L’autre frère, Mas r.a.a koesomodinoto, était bupati dans le village de kediri (java est). Ki ngabehi soerodiwirjo était donc un noble, un de ses ancêtres était batoro katong (souverain) a ponogoro, il descendait directement de prabu brawijaya majapahit (1468-1478).

Période d’apprentissage (1883-1903)

Java Est (1883-1885)
à l’âge de 14 ans, après cinq ans de cycle élémentaire , Eyang Suro a quitté l’école pour aller vivre chez son oncle Mas ngabehi soeromiprodjo dans le village de sedayu lawas à Surabaya , car son oncle était engagé comme chef de district .

à l’âge de 15 ans, Eyang Suro était stagiaire comptable à l’office du contrôleur de Jombang. Le soir il pratiquait le pencak silat (de java est) comme divertissement au pondok tebu ireng. Ce lieu d’entraînement au Pencak fut aussi fréquenté par R.M Soebandiman Dirjoatmojo, fondateur du style Perisai Diri.

Java ouest (1885-1886)
L’année suivante, lorsqu’il atteint 16 ans, il devient employé de bureau dans les locaux du contrôleur de Bandung. Là, il a appris des formes de pencak silat (de java ouest) avec divers pendekars du priangan, de telle sorte qu’il a assimilé les connaissances des styles de cimande, cikalong, cipetir, cibeduyut, cimalaya, ciampea et sumedangan.

Ce n’était pas encore les noms des styles mais les noms de villages où habitaient les pendekars.

Eyang Suro a gardé certaines choses du  Cimande pour fonder la base du Persaudaraan Setia Hati : 7 jurus sur 36, la cérémonie qui marque l’entrée d’un nouveau membre (Keceran ou Peuruehan),  le nombre total de Jurus 36 et une des promesses que fait le nouvel étudiant, je ne dois pas apprendre le Pencak Setia Hati à d’autres personnes qu’à mes frères de Setia Hati (source Bp Rivai de l’école Cimande Panca Lima).

Jakarta (1886-1887)
à l’âge de 17 ans, Eyang Suro a déménagé vers Betawi (Jakarta) où il a pris connaissance des systèmes betawen, kwitang, monyetan et à manier le bâton.

Bengkulu (1887)
à l’âge de 18 ans, il a suivi le contrôleur hollandais vers bengkulu où il a appris les mouvements du pencak silat de java ouest, pendant 6 mois.

 

Padand, Sumatra Ouest (1887-1898)
Au milieu de l’année 1887, il a déménagé avec le contrôleur vers Padang (Sumatra) où il a travaillé pendant une longue période comme employé de bureau sous les directives du contrôleur. Dans la région de Padang hulu et Padang hilir, il se perfectionna dans le pencak silat de cet endroit Padang pariaman, Padang panjang, padang disempuan, solok, singkarak, kuda batak. Ces styles se distinguent d’ailleurs beaucoup des styles de pencak silat de java ouest, est et centre.

A Padang, il est allé en apprentissage chez datuk raja batua un pendekar et professeur en théorie spirituelle . Il habitait dans le kampong ampang alai. Ce professeur datuk raja batua est considéré comme son premier professeur à Sumatra ouest.

Datuk raja batua avait un frère plus vieux qui était appelé datuk penghulu et un plus jeune dénommé Datuk Batua. Ils ont été à l’époque des professeurs de pencak silat très connus et respectés.
à l’âge de 28 ans, Ki Ngabehi Soerodiwirjo est tombé amoureux d’une fille de Padang. Elle était fille de musulmans (Tasauf) très croyants. Pour pouvoir la marier, il devait répondre à deux questions :

– qui est vraiment Masdan (nom d’enfant d’Eyang Suro) ?

– Qui est vraiment la personne que je suis maintenant ?

Aceh (1898-1900)
Parce qu’il ne pouvait pas répondre aux questions de ses propres méditations, il est allé en apprentissage, dans la région d’Aceh, chez un professeur de kebatinan, nommé Raja Kenanga Mangga Tengah (nyoman ide gempol de son vrais nom) qui était un chef d’armée Balinais redouté et banni vers Sumatra par le gouverneur néerlandais. Source de la base de création de la philosophie du Setia Hati.
Dans la même année, il était déjà depuis 10 ans l’élève de son pendekar datuk raja batua et il avait enrichi sa connaissance avec divers formes de jurus de la région de Padang, comme le jurus bungus (du port de teluk bayur), fort de kock (bukittinggi), alang lawas, Padang Pesisir/Baru, Padang Siranti, Payakumbuh, Lubuk Sikaping, Kota Gadang, Maninjau, alang sipai, lintau et sterlak.

Ensuite il a lié ce qu’il avait appris de nyoman ide gempol avec le pencak silat qu’il avait appris de batuk raja batua et de cette union est née la base du Persaudaraan Setia Hati .

Finalement il pouvait, avec ses connaissances accumulées, répondre à la question. Ainsi il se sont mariés.
à l’âge de 29 ans, il est retourné avec sa femme vers Aceh (Sumatra) où il a rencontré son frère (soeradi) qui travaillait comme contrôleur d.k.a (chemin de fer de l’état) à lhok Seumawe. Là il a appris les Silek kucingan, permainan binjai, Aceh Pantai, Langsan, Simpangan, Tarutung… Son professeur s’appelait Tengku Anchmad Mulia Brahim.

Dans la même année, son professeur raja kenanga mangga (nyoman ide gempol) a reçu la permission de retourner à Bali. Sa connaissance est honorée par les frères de Setia Hati avec la devise : le mouvement d’extérieur se fond avec le mouvement d’intérieur (le mouvement du corps se fond avec le mouvement de l’âme, autrement dit : le mouvement du corps résulte de la pensée de l’âme).
Jakarta et Bandung (1900-1902)
En 1900, le couple Soerodiwirjo est retourné vers betawi où Eyang Suro commença à travailler comme machiniste sur bateau à vapeur.

En 1902 il est retourné vers surabaya où il a travaillé pour la police. Il a été promu sergent-major.
Pendant cette période il était très connu comme combattant contre le mal. Il est placé à Ujung (région du port de Surabaya) où il y avait très souvent des rixes avec des marins étrangers. Sans compter les divers défis qu’il a dû relever face aux maîtres d’autres écoles qui ne voyaient d’un bon oeil cette réputation grandissante.

 

NAISSANCE DU PERSAUDARAAN SETIA HATI (1903-1944)
L’année suivante (1903) il a créé une confrérie portant le nom « sedulur tunggal kecer  »  (Satu saudara satu kecer) et le Pencak Joyo Gendilo Cipto Mulyo (Vaincre ses limitations humaines par des pensées noble) cela s’est passé un jumat legi, le dixième jour du mois de suro dans l’année 1827h  dans la ville de Gringsing.

Le Sedulur Tunggal Kecer n’était pas une organisation mais une association (Paguyuban) de personnes qui avait des discussions et loisirs (Pencak) en commun. Ouvert à tous sans distinctions de religion, idées politique ou race, le Sedulur Tunggal Kecer n’avait qu’une obligation avoir plus de 18 ans.

La base technique est composée de 36 Jurus, provenant des différents styles appris durant ses voyages. Les fondations philosophique viennent principalement de deux personnes : Datuk Raja Batua (Sufisme Tasauf) et Raja Kenanga Mangga (Hindouisme). Le mélange de ces deux courants donne un enseignement basé sur la fraternité, l’adaptation, l’égalité, la compréhension (plutôt que le savoir), la qualité (plutôt que la quantité)…

Le Persaudaraan Setia Hati d’Eyang Suro est divisé en trois niveaux :
1er niveau : Qui concerne les nouveaux membres qui doivent apprendre la philosophie du Persaudaraan Setia Hati et les 36 Jurus.

2éme niveau : Qui concerne les Kadhang ayant acquis les 36 Jurus et leurs applications, ainsi que la compréhension de la philosophie du PSH.

3éme niveau : Qui concerne les Kadhang ayant compris les tenants et aboutissants de la philosophie du PSH et du Pencak Setia Hati. Ils sont capables de vivre en mettant en pratique ce qu’il ont appris, que se soit dans le combat (Pencak) ou dans la vie de tous les jours (philosophie).
Pour Eyang Suro la philosophie et le Pencak sont indissociables sinon ce serait comme voir le soleil sans bénéficier de ses rayons.
En ce qui concerne les armes, l’apprentissage est axé sur le Goloc (machette), Toya (Bâton en rotin) et le Kerambik. Le Kerambik est l’arme du Persaudaraan Setia Hati créé par Eyang Suro. Il s’agit d’une petite faucille à double tranchant, ressemblant au Kerambit (Sumatra), mais plus long, à cause des influences de Java Est ou les faucilles sont plus grandes (Celurit).
Il sont huit à suivre les enseignements d’Eyang Suro, parmi eux son frère Noto et 1 indo hollandais knevel.

A cette époque on ne parlait pas encore d’organisation mais de PAGUYUBAN.
En 1912 il a quitté la police, lacé des suspicions de la police Hollandaise concernant sa réputation grandissante et ses activités liées au Pencak. Le fait qu’il ai jeté un marin Hollandais dans la rivière, Mas, n’a pas arrangé la situation et des sanctions ont commencé à lui être infligées : obligation de se présenter au poste de police chaque jour, restrictions de déplacement, d’enseignement…
Parce qu’il ne se sentait plus à l’aise à Surabaya, il a déménagé vers Tegal pour aller travailler comme surveillant d’irrigation.

En 1914 il est retourné à Surabaya, à la demande des membres du Persaudaraan Sedulur Tunggal Kecer et a travaillé pour la société du chemin de fer.
De Surabaya, il est allé à Madiun pour travailler dans le dépot des chemins de fer où il s’est installé dans le village de winongo. C’est à cette période qu’il a commencé à développer, dans cette région, la confrérie du Persaudaraan Sedulur Tunggal Kecer et le Pencak Joyo Gendilo Cipto Mulyo.
En 1917 le nom Persaudaraan Sedulur Tunggal Kecer est remplacé par Persaudaraan Setia Hati et celui de Pencak Joyo Gendilo Cipto Mulyo est remplacé par Pencak Setia Hati.

La  popularité du PSH grandit, de part sa richesse technique et la singularité de ses Jurus, mais aussi celle de ses élèves (la notoriété des élèves d’Eyang Suro pour leur capacité au combat s’était largement étendue à Java Est et centrale), ce qui créa quelques problèmes à Eyang Suro car il fut obligé, par la police, pendant une période de ralentir les entraînements et de ne plus prendre de nouveaux élèves.

à cette époque la grande majorité des élèves provenait d’écoles pour personnes souhaitant être fonctionnaire dans l’administration Hollandaise (MOSVIA). Beaucoup d’entre d’eux faisait partie de famille riche ou noble, certains étaient moitié d’origine Indo Hollandaise et même quelques Hollandais. D’un autre coté, une autre partie des élèves venait de familles pauvres et possédaient un fort sentiment nationaliste.
En effet certains des membres du PSH ont étudié à Taman Siswa qui était un haut lieu du nationalisme Indonésien où beaucoup de contestataires du régime ont créé des associations prônant l’indépendance de l’Indonésie et ont aidé les actions de l’armée contre les colonisateurs.

Le 28 octobre 1928 la jeune génération Indonésienne déclare vouloir : 1 île, 1 nation, 1 langue : l’Indonésie.
Parmi eux on peut citer :

Sdr. Moenandar Hardjowiyoto qui fut commandant d’un groupe armé agissant pour la libération de l’Indonésie, Pasukan Berani Mati (Force armée prêt à mourir). Sa colère envers les Hollandais l’a poussé à mettre KO un autre membre PSH (Sdr. Knevel) parce qu’il était Indo Hollandais et en était à l’apprentissage du 20éme jurus du Pencak SH.

Eyang Suro demanda alors à Sdr. Moenandar Hardjowiyoto pourquoi il avait fait ça et ce dernier lui répondit que les Hollandais allaient devenir leurs ennemis et qu’il ne comprend pas pourquoi on le laissait apprendre l’héritage culturel Indonésien, surtout qu’il pourrait s’en servir plus tard pour réprimer la révolution. Eyang Suro quand à lui était universaliste et ne faisait pas de distinction entre les nationalités, religions ou races.

Il créa en 1932, avec d’autres membres du PSH, le Setia Hati Organisasi (l’Organisation du Setia Hati). Après l’indépendance de l’Indonésie en 1945 il fut membre de la garde rapprochée du 1er président IR. Soekarno.

Sdr. Hadjar Hardjo Oetomo qui a créé en 1922 le Pilangbango Sport Club, endroit où les élèves faisaient tous partis de mouvements nationalistes, a été emprisonné à Cipinang.
Sdr. Imam Soedja’i qui a fondé le Pencak Organisasi ou Persaudaraan Oelama (P.O) était un fervent nationaliste qui refusait que le Pencak Silat soit enseigné à des non Indonésiens. De plus son organisation avait un programme politique précis et faisait partie de l’union Islamique Indonésien (Partai sarekat Islam Indonésia).
C’est aussi à Madiun qu’il décida de ne plus enseigner le jurus 29 (Terlakan Monyetan Tukang). Considéré comme trop dur et surtout sans issus possible, le combat ne pouvait se terminer que par sa mort ou celle de l’adversaire.
En 1933, à l’âge de 64 ans, il a pris sa retraite et il demeura à Winongo (quartier de Madiun).
En 1944 il a contracté une pneumonie et est décédé le jumat legi 10 novembre 1944 à 14h00 dans sa maison de Panti Winongo Madiun.

 

Il est enterré au cimetière de Winongo. Sa tombe est surmontée d’une pierre tumulaire en granite entourée de fleurs melati (jasmin).
Avant de décéder, KI NGABEHI SOERODIWIRJO avait écrit ses souhaits concernant sa future mort :
«Au moment où je pars vers le Tout Puissant, j’espère qu’il unira les frères de SETIA HATI dans leurs coeurs et dans leurs affaires»
«Je disparais de ce monde et j’espère que mes frères de SETIA HATI me pardonneront sincèrement.»

 

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