Art martial traditionnel Indonésien et Malais
Art martial originaire de la région Nusantara (Indonésie, Malaisie, Singapour, Brunei), se prononce « Penchak Silate » ; traduction littérale du Bahasa : art de l’autodéfense. Le Pencak est originaire de Java ; le Silat, de Sumatra. Ces 2 formes d’art de défense se sont propagées au fil des siècles grâce à des migrations de population des îles les plus reculées à l’Est de l’Archipel indonésien pour le Pencak, jusqu’au nord de la Malaisie pour le Silat. Chaque peuple de cette région du monde a su développer une forme (appelée style «Aliran») propre à son environnement, sa géographie et ses besoins. D’après une définition populaire, outre son aspect martial, l’objectif du Pencak Silat est de transmettre de façon sincère des valeurs nobles et positives telles que l’amitié, l’humilité, la recherche d’une vie harmonieuse avec ceux qui nous entourent et la société.
Histoire
La pratique du Pencak Silat a toujours été étroitement liée à l’histoire de l’Indonésie, et est ancestrale (on en retrouve des figurations vielles de plus de 10 siècles sur les bas reliefs de certains temples historiques de l’Archipel). En effet, face aux agressions multiples (animaux, ennemis, colonisateurs…), la nécessité de se défendre le plus efficacement possible a accéléré la codification des mouvements et la transmission de ces savoirs. A la fois art de défense et art esthétique (interdit par les différents colons dans sa forme martiale. Le Pencak Silat a souvent été «dansé» dans les palais des Sultans) est devenue partie intégrante de la tradition indonésienne et malaise. Après la Seconde Guerre Mondiale, une fois l’indépendance acquise en Indonésie, la première fédération aumonde de Pencak Silat (IPSI)fut créée à Java (Surakarta, 1948), sous l’impulsion de 10 styles considérés comme historiques. La Malaisie lui emboîta le pas, et créa aussi sa propre fédération (PESAKA). Les peuples indonésiens et malais ont ensuite eu la volonté de diffuser au plus grand nombre cette partie de leur culture afin de la faire perdurer. En 1980, la PERSILAT (Fédération internationale de Pencak Silat) fut fondée afin de règlementer, diffuser et promouvoir le Pencak Silat à travers le monde. Son rôle : établir et faire respecter les règles de compétition, garantir l’enseignement sportif et traditionnel, former instructeurs et juges-arbitres, mener des actions de recherche et de développement relatives au Pencak Silat.
Le Pencak Silat, de nos jours
Pour être reconnu par la PERSILAT (fédération International), un style de Pencak Silat doit pouvoir proposer les quatre éléments fondamentaux qui forment la structure, l’ossature de cet art martial:
1- l’aspect mental
L’entraînement au Pencak Silat permet de développer une meilleure compréhension de soi et de se rapprocher des valeurs et de la philosophie du Pencak Silat : – Un Pesilat (pratiquant du Pencak Silat) est quelqu’un qui a un cœur noble. – Un Pesilat est quelqu’un qui respecte et aime les autres afin de préserver la paix. – Un Pesilat est quelqu’un qui a un esprit créatif, dynamique et qui pense toujours positivement. – Un Pesilat est quelqu’un qui fait respecter la vérité, l’honnêteté et la justice. – Un Pesilat est quelqu’un de responsable de ses paroles et des ses actes. La philosophie du Pencak Silat est résumée par le BERBUDI PEKERTI LUHUR (avoir un caractère et un esprit noble)
2- l’aspect artistique
En parallèle des aspects créatifs (forme chorégraphiée) et physiques (souplesse, puissance, vitesse…), le but est d’acquérir une connaissance approfondie des différents mouvements et enchaînements.
3- l’aspect défensif
L’objectif est ici de développer la faculté à trouver la meilleure défense face à des attaques toujours différentes. L’apprentissage se fait à 2, au travers de combinaisons de mouvements d’attaque et de défense.
4- l’aspect sportif
La fédération internationale a créé un cadre sportif très strict qui permet de tester les connaissances et l’habilité à les utiliser, tout en préservant l’intégrité physique et morale de chaque athlète.
Il existe 4 catégories de compétitions sportives :
COMBAT : (TANDING) :
1) combat opposant 2 Pesilat d’équipes différentes (3 rounds de 2 minutes sur tatami de 10m x 10m ; plastron protégeant le torse ; percussions autorisées au niveau du buste : genoux/pieds – coudes/poings; balayages et ciseaux autorisés pour faire chuter ; interdiction de taper en dehors de la cible – plastron, ni d’attraper ou de faire de clés).
ARTISTIQUE (SENI) :
2) Tunggal : enchaînement codifié de 100 mouvements exécutés par un seul Pesilat (mains nues + armes : golok et long bâton).
3) Ganda : combat fictif chorégraphié librement et exécuté par 2 Pesilat de la même équipe (mains nues + armes : golok et/ou bâton)
4) Regu : enchaînement codifié de 100 mouvements mains nues exécutés en parfaite synchronie par 3 Pesilat de la même équipe.